« Il est urgent de développer de l’éducation à la vie sexuelle et affective dès la maternelle », dévoile une étude inédite du CERE.
Le Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance (CERE) a publié une étude inédite portant sur les enjeux, les pratiques et les perspectives de l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) auprès des enfants en Belgique Francophone.
Dans la foulée du mouvement #MeToo qui dénonce différentes formes de violences sexuelles faites aux femmes, il est de plus en plus évident qu’une EVRAS débutant dès la maternelle est essentielle pour sensibiliser les enfants, citoyens.nes de demain, à la bienveillance et au consentement, pour déconstruire les stéréotypes sexistes et construire une vie affective, sexuelle et relationnelle plus égalitaire, citoyenne et respectueuse, entre autres objectifs.
Malgré l’obligation inscrite dans les « Missions » enseignement en 2012, la généralisation des cours d’EVRAS n’est toujours pas une réalité dans la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Couplé à ce contexte, il y a encore une certaine frilosité quant à l’organisation de l’EVRAS dès le niveau maternel et primaire. Manque de formation, inégalités dans les contenus transmis, complexité des questions posées par les enfants et aisance variable des animateurs.trices à les traiter, crainte de débordements, manque de temps, concertation entre acteurs.trices défaillante, force est de constater que l’intégration de l’EVRAS dans le cursus scolaire des enfants n’est pas simple.
Nombre d’acteurs.trices scolaires prennent déjà des initiatives en la matière, mais un paradoxe demeure fort dans la narration de l’EVRAS d’aujourd’hui : le niveau primaire et donc, les enfants, n’obtiennent pas l’espace et le temps qui leur reviennent au sein du parcours global de l’EVRAS.
A partir des propos recueillis auprès d’une quinzaine d’intervenantes issues de la pratique et de la recherche, l’étude dresse un portrait concis des débats, des réflexions et des expériences engagés dans le secteur.
Elle offre un regard inédit sur ce qui caractérise la pratique en EVRAS auprès des enfants. Pour la chercheuse responsable de l’étude, Léa Champagne, « c’est une question d’éducation à la dignité, au respect, à la connaissance, au savoir-être du corps et de la pensée. Et c’est ce que l’EVRAS prétendrait pouvoir combler si elle débutait dès l’enfance et s’inscrivait dans un continuum tout comme la sexualité l’a toujours fait ».
*** L’étude du CERE, L’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) dans tous ses états : réflexions et échos du terrain de l’EVRAS auprès des enfants est disponible via ce lien ***